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Le Festival « off » d’Avignon entame sa dernière semaine. Jusqu’au 21 juillet, ce plus grand rassemblement de spectacle vivant concentre quelque 1 600 propositions dans 141 lieux. Dans cette offre foisonnante et éclectique, nous avons sélectionné treize spectacles à découvrir sur place, ou prochainement en tournée pour certains.
Si vous avez aimé la comédie dramatique américaine Don’t Look Up, déni cosmique (2021), vous adorerez la satire politique et écologique québécoise Le Poids des fourmis. Les fourmis, c’est nous. Face à un monde dans un état désespérant, deux attitudes possibles : l’indifférence ou la résistance. Aussi exubérante dans sa mise en scène, bourrée de trouvailles, que caustique dans son propos, grâce au texte ultramoderne de David Paquet, cette pièce jubilatoire revisite les codes du teen movie en racontant la confrontation entre des jeunes (l’une révoltée, l’autre écoanxieux) et des adultes (mère, proviseur, psychothérapeute, femme politique, libraire) souvent désespérants face aux enjeux de la planète. C’est rythmé, formidablement interprété et d’actualité, sans être donneur de leçons. La force de ce spectacle est, notamment, de s’adresser à toutes les générations. S.Bl.
« Le Poids des fourmis », de David Paquet, mise en scène de Philippe Cyr. La Manufacture. Jusqu’au 21 juillet à 10 heures.
On peut n’avoir que 25 ans, l’âge de l’autrice et comédienne Adèle Royné, et signer une tragi-comédie à la fois boulevardière et moderne. Soit l’histoire d’une fratrie réunie pour l’anniversaire de leur mère, absente mais au centre de toutes les discussions et ressentiments. Dans ce règlement de comptes à cinq personnages, il y a quelque chose de Cuisine et dépendance, de Bacri-Jaoui, mais en version familiale. Si le sujet de l’incommunicabilité et des non-dits entre frères et sœurs n’a rien d’original, son traitement dégage ici une force comique et une dramaturgie aboutie. A l’étroit sur la petite scène du Train bleu, cette pièce, dans laquelle excelle l’inénarrable Florence Janas, devrait prendre de l’ampleur sur un plateau plus vaste. Une réjouissante découverte. S.Bl.
« Fêtes de mères », d’Adèle Royné et Vincent Gardet. Théâtre du Train bleu. Jusqu’au 21 juillet à 13 h 40.
Technique, concrète et inspirante : la conférence documentaire menée par Philippe Durand s’appuie sur les entretiens que l’acteur et auteur a eus avec des habitants du Larzac. Assis derrière sa table, l’artiste reproduit au mot et à l’intonation près les propos de femmes et d’hommes rencontrés. Il fait ainsi surgir un mode de vie et un rapport au travail à contrecourant du productivisme et du libéralisme. Sur le plateau du Larzac, la terre appartient à l’Etat, les paysans ne sont que de passage. Ils s’installent, travaillent aux champs, élèvent les bêtes, et puis s’en vont. D’autres prennent alors la relève. Ces agriculteurs ont inventé un écosystème vertueux dont l’ADN est la gestion collective et le respect du bien commun. On quitte la salle, éclairé par le récit net et précis de ces expériences qui ont su faire de l’utopie une réalité. J.Ga.
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